lundi 10 novembre 2008

Mon frère dort - Foucauld GIULIANI

Mon frère dort.

Il ne dort pas recroquevillé comme certains. Non, mon frère dort étendu sur le dos, les mains le long du corps, les jambes droites. Sa respiration est régulière et ses paupières closes semblent accueillir dans leur renfoncement la pâle lumière de la nuit.

Mon frère a saisi la bonté de l’existence, il s’est donné à la nuit, il n’a pas cherché le sommeil.

Le sommeil l’a accueilli. Il a accepté le don de mon frère, il s’est emparé de ce corps confiant et serein. Il l’a empli de son souffle réconfortant.

Le sommeil apaise celui qui s’abandonne à son mystère ; il tourmente l’agité dont le corps tortueux se rend, résigné, accablé de fatigue, transpirant de n’avoir pu lui confisquer son secret.


Foucauld GIULIANI

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