dimanche 19 octobre 2008

D'écrire - anonyme

            tre chez lui ce soir, à 7h27. Il descend de sa voiture, prend le courrier, saisit sa clé dans sa poche intérieure, ouvre sa porte et la claque assez fort pour que Madame Unetelle crie « Tu es rentré ? » M. Untel : « Non… » Mme Unetelle : « D’accord ».

            M. Untel jette sa sacoche à côté de ses pompes, accroche mécaniquement son manteau et va aux toilettes. Il défait sa braguette, prend son sexe, vide sa vessie en visant l’eau, range, ferme et tire la chasse. Il entre dans la cuisine, pose le courrier, prend le journal et le pose ouvert sur la table en cherchant une plaque de chocolat. Il s’en casse deux rangées, reprend le journal, va s’asseoir dans son fauteuil au salon, allume la télé, met la 3 en baissant le son et repose ses yeux sur son journal. Mme Unetelle passe la tête par l’embrasure, lui demande si sa journée s’est bien passée, et répond que la sienne aussi merci à son maugrément.

            Lorsque sa femme l’appelle à table, M. Untel monte le son pour écouter les infos. Il va s’y asseoir, tend son assiette quand elle le lui demande pour le servir, remercie, prend sa fourchette, porte un morceau de paleron saucé à sa bouche, mâche en regardant sa femme se servir, pique un bouquet de brocoli en regardant la sauce, le porte à sa bouche et mastique en regardant sa femme. Ensuite, il embroche un morceau de brocoli puis un morceau de viande pour ne pas faire tomber les brocolis, enfourne le tout et regarde son assiette en avalant. Il réessaie, fait tomber la viande, s’éclabousse et rouspète, recommence et réussit. Il recommence, . Recommence, . Recommence,. Recommence. Recommen                   Il a fini son assiette et la débarrasse.

            Il retourne à la télé, regarde la fin du JT, regarde le film sur la 2 avec sa femme sur le divan, retourne aux toilettes, défait son pantalon, le baisse avec son slip, défèque en urinant, s’essuie, remonte le tout, ferme, sort, suit sa femme à la salle de bain, se brosse les dents, se rince le visage, va se mettre en pyjama et fait quelques mots croisés allongé en attendant que sa femme finisse de se démaquiller. Elle arrive, lui suggère quelques mots et prend son magazine, il finit encore deux grilles puis éteint et une fois que sa femme a fait de même s’endort.

            Il rêve, il croit se souvenir.

            Il se réveille, éteint l’alarme, descend aux toilettes, urine, va préparer son café et ses tartines beurrées avec le petit-déjeuner de sa femme. Elle descend, il remonte se raser, se doucher, se brosser les dents et s’habiller. Il embrasse sa femme, prend sa sacoche, remet ses pompes et sa veste, prend ses clés et sort. Il va chercher sa voiture démarre et part.

 

            Monsieur Untel rentre chez lui ce soir, à 7h14. Il descend de sa voiture, prend le courrier, saisit sa clé dans sa poche intérieure, ouvre sa porte et la claque assez fort pour que Madame Unetelle crie « Tu es rentré ? » M. Untel : « Non… » Mme Unetelle : « D’accord ».

            M. Untel jette sa sacoche à côté de ses pompes, accroche mécaniquement son manteau et va aux toilettes. Il défait sa braguette, prend son sexe, vide sa vessie en visant l’eau, range, ferme et tire la chasse. Il entre dans la cuisine, pose le courrier, prend le journal et le pose ouvert sur la table en cherchant une plaque de chocolat. Il s’en ca

anonyme

 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ça réveil. ça déprime. ça donne envie de savoir de quoi il pense se souvenir quand il rêve...

Bergamote a dit…

Style cru, description explicite de toutes les actions de la journée même les plus... "triviales"? Voire un peu scato sur les bords.
A quand la suite? Et j'aimerais bien connaître la "démarche" de l'auteur anonyme même si à l'évidence, c'est la vacuité de notre vie quotidienne qui semble l'intéresser. Ou le rejet implicite d'un tel style de vie par une description presque scientifique enfin "automatique" - puisqu'il ne fait presque pas de choix dans ce qu'il raconte ou il fait justement le choix de tout raconter même le plus privé de son personnage finalement.